Il y a encore quelques mois, l’Umih et le GNI parlait mariage. Sauf que ce dernier a préféré le SNRPO et le SNRTC sans rien dire à personne. À l’Umih, on l’a mauvaise et son nouveau président confédéral Thierry Marx le fait savoir à qui de droit.
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Il y a encore quelques mois, l’Umih et le GNI parlait mariage. Une union de bon sens pour beaucoup d’acteurs du secteur qui avaient vu qu’il était préférable d’avancer ensemble en cas de gros temps, notamment pour parler aux politiques comme ce fut le cas pendant la crise aigüe du Covid. D’autres commentateurs, proches des deux syndicats, rigolaient en douce, assurant que le rapprochement était tout simplement impossible. Au regard des derniers développements, tout porte à croire que ces derniers avaient tout bon. D’autant plus que le GNI ( 12 000 adhérents) s’est bien acoquiné, mais avec deux autres structures, le SNRPO (chaînes de restauration libre-service, cafétérias, 1 116 établissements adhérents) et le SNRTC (restauration thématique et commerciale, 1 930 adhérents). La mariée chimérique s’appelle le GHR, pour Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France. Et l’Umih, forcément se voit comme le dindon de la farce, un peu cocu sur les bords. Le nouveau président confédéral de l’Umih l’a même reconnu : il assure avoir découvert le pot aux roses en se rendant au congrès… du GNI.
Énervé le bonze Marx ? L’homme s’est dit « irrité » face à cette récente fusion et refuse désormais toute idée de « mariage forcé », alors que la « maison commune existe déjà » et « s’appelle l’Umih ». Mardi 22 novembre à Brest, devant 550 professionnels réunis jusqu’à jeudi pour le congrès de l’Umih – qu’il préside depuis son élection le 27 octobre -, Thierry Marx a donc affirmé avoir « découvert » le 14 novembre lors de sa venue au congrès du GNI à Lyon, cette « fusion très discrètement préparée ». « Quelle drôle de manière de procéder pour reprendre des discussions entre nos organisations patronales », s’est exclamé le chef. « Je suis plutôt quelqu’un de calme et de posé : je ne suis pas en colère, je suis irrité, une limite a été franchie et je refuse qu’on nous traite de cette façon », a-t-il lancé à la tribune.
L’Umih qui revendique 35 000 entreprises adhérentes, est « le premier syndicat patronal du secteur », présent « dans tous les départements » avec « deux tiers des entreprises syndiquées du secteur CHR (cafés, hôtels, restaurants) » a poursuivi Thierry Marx, ajoutant : « Nous pesons lourd ». « L’union de tous les acteurs est un gage de responsabilité et d’efficacité, mais soyons clairs : pas à n’importe quel prix, et surtout pas, je le rappelle gentiment à Monsieur le ministre de l’Économie et des finances, au prix d’un mariage forcé avec qui que ce soit ». Lors d’un message vidéo diffusé au congrès du GNI, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait appelé « d’autres organisations professionnelles à rejoindre le GHR ». « La maison commune existe déjà, elle a des fondations solides (…) on accueille tout le monde et on s’appelle l’Umih, tout simplement », a conclu Thierry Marx.
Le patronat du secteur s’était déjà déchiré début juillet sur un accord concernant une complémentaire santé qui prévoyait une augmentation significative de la cotisation patronale. Cet accord avait été rejeté par l’Umih et le GNC (Groupement national des chaînes hôtelières) et les signataires, GNI et le SNRTC, avaient alors dénoncé « une remise en cause irresponsable » aux « conséquences gravissimes ». Après une période de bonne entente, Covid oblige, la vie syndicale a gentiment repris son cours dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration.
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Photographie | @instagram Marx