La dénomination « Vin Méthode Nature » vient d’être validée par la DGCCRF. Elle sera portée par un syndicat, pour le moment présidé par le vigneron Jacques Carroget. En quoi est-ce une petite révolution ? La réponse de l’intéressé.


« Notre syndicat rassemble pour le moment environ 250 personnes réunies dans trois collèges différents : producteurs, marchands de vin et consommateurs. Nous nous sommes mis d’accord autour de la définition suivante : un raisin bio, une vendange manuelle, pas d’intrants ni d’intrusion technologique. Une catégorie précise permettra l’usage de sulfites, à hauteur de 30 mg/l maximum. Jusqu’alors, des gens sans vergogne ont utilisé le mot « naturel » pour mettre en avant des produits qui n’avaient rien à voir avec notre vision des choses. Pour les membres du syndicat, c’est totalement inacceptable et en contradiction avec l’émotion du buveur. Il ne s’agit pas d’un système policier mais il y aura un processus de vérification aléatoire. À l’assemblée, nous avons tiré au sort deux cuvées sur les 70 premières engagées afin de vérifier que les pratiques des vignerons sont en corrélation avec ce qu’ils avancent. J’ai aimé participer à cette aventure, à cet esprit de liberté qui caractérise le monde des vins naturels. Pour que cet esprit perdure, il était nécessaire de pouvoir établir une différence nette entre ceux qui utilisent la rhétorique naturelle uniquement pour faire de la plus-value et les gens sincères et passionnés. Nous misons cette année sur une centaine de cuvées, et leur nombre devrait augmenter rapidement. »


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Photographie – Maja Petric